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Objets intelligents et stupidité humaine

Les objets intelligents envahissent notre quotidien. Nos gadgets sont toujours plus smart. Ils nous informent sur notre situation géographique, notre renommée dans les réseaux sociaux, notre état de santé biologique ou financière, et transmettent ces infos aux sociétés qui nous veulent du bien... Ca va très vite. 

Les maisons et bâtiments deviennent intelligents, gérant la consommation, l’ambiance, les stocks alimentaires, les divertissements, la sécurité, la santé et les allées et venues des occupants. A Dubai, c’est une ville intelligente toute entière qui devrait accueillir ses habitants d’ici la fin de la décennie.

Nos voitures se parquent toutes seules et bientôt, elles nous interdiront de prendre le volant si notre taux d’alcoolémie ou notre état émotionnel sont hors norme, mais nous conduiront elles-mêmes à la destination souhaitée. Ou à l’organisme adéquat si notre état est jugé préoccupant.

Nos habits aussi vont devenir intelligents, changeant de texture en fonction du climat, de teintes en fonctions de nos humeurs ou d’opacité en fonction de notre activité hormonale. Ils diffuseront des nano-substances pour réguler nos activités biologiques. 

Et inévitablement, toute cette intelligence franchira la barrière de notre peau pour s’installer directement dans nos corps - pour notre bien, évidemment. Ca a déjà commencé: nos animaux de compagnie ont leur puce d’identité, des night clubs proposent des cartes d’adhérent et de crédit sous forme de microchips sous-cutanés. Des implants électroniques sont déjà utilisés pour la localisation d’enfants ou d’individus considérés menaçants, d’autres sont à l’étude pour le suivi de la santé ou la défense territoriale. 

Ces implants électroniques pourront contenir notre histoire de vie: à la fois carte d’identité, carte bancaire, dossier médical, journal de nos activités louables et répréhensibles. Mais comme nous parlons d’objets intelligents, ils pourraient aussi faire preuve d’initiative, et par exemple, alerter des services sanitaires ou votre assurance en cas de négligence hygiénique ou d’anomalie comportementale, ou signaler l’usage de substances illicites à une banque de données.   

Evidemment, tous ces objets, engins, équipements, infrastructures et microchips actuels et à venir sont constamment connectés à internet. 

Déjà aujourd’hui, l’essentiel des infrastructures humaines repose sur le web: transactions financières, sécurité, communications, business, loisirs… C’est à la fois fascinant et d’une incroyable fragilité: pour accéder à des informations, les substituer ou les voler, pour saboter des infrastructures, il suffit d’avoir une bonne expertise technique. 

A l’heure où l’on prend conscience des enjeux de la cybercriminalité, toujours plus d’objets intelligents se greffent sur le réseau des réseaux. Bienvenue dans le meilleur des mondes, où l’on pourra bientôt hacker votre identité, corrompre vos données biologiques ou bancaires et semer le chaos dans les moindres détails de votre vie quotidienne. 

Cela dit, c’est le monde que nous nous sommes créé, et à moins d’une gigantesque éruption solaire qui remette tous les compteurs à zéro, c’est dans ce contexte que nous sommes appelés à évoluer.

De toute façon, là n’est pas le fond du problème.

Le problème, qui traverse toute l’histoire de l’humanité, c’est l’incapacité de l’individu à prendre ses responsabilités. La responsabilité de sa vie, de ses actes, de sa place dans la communauté et surtout, de sa propre conscience - c’est à dire de ses pensées sur lui-même et sur le monde.

Si l’être humain était attentif aux conséquences de ses pensées, le monde ne connaîtrait pas la famine, la misère, la violence, la névrose, la pollution et les fanatismes. Dans une civilisation peuplée d’êtres responsables, la plupart des infrastructures, des équipements et des gadgets que nous accumulons seraient inutiles, car il s’agit de technologies de substitution. 

Notre civilisation toute entière est fondée sur l’idée de séparation. C’est le logiciel à partir duquel on élabore nos représentations de la réalité. L’être est conçu comme séparé de sa Source. L’espace et le temps sont conçus comme des facteurs de séparation. Une division arbitraire s’intercale entre les êtres et les choses. L’être devient handicapé, privé de ce qui lui donne du sens. 

C’est pour tenter de compenser ce handicap profond que nous avons développé tout notre arsenal technologique. A quoi pourrait servir un téléphone dans une société télépathe? 

A eux seuls, les plus grands miracles technologiques ne parviendront pas à nous rendre heureux, ils n’amélioreront pas la situation. Au contraire: ils vont intensifier notre expérience de la division que nous définissons comme réelle. Sans changement fondamental de notre logiciel de réalité, l’évolution technologique va nous aliéner toujours davantage.

C’est juste une évolution de la même histoire… Après avoir demandé aux autorités religieuses, médicales, politiques et sociales de penser et de décider pour nous, nous nous apprêtons à confier la gestion de nos vies à un réseau d’intelligence artificielle. En gros, nous sommes devenus tellement indigents que nous inventons des machines pour penser à notre place, sans en mesurer toutes les conséquences…

“I'm sorry Dave, I can't do that…" Impossible de commander ce plat, votre taux de glycémie est trop élevé. Impossible d’acheter ce produit, vous avez des tranches d’impôt en retard. Impossible de légaliser cette union, vos codes génétiques sont incompatibles. 

Cela dit, je n’ai rien contre la technologie en soi. Dans une civilisation fondée sur le principe que toute vie est sacrée, que tout est conscience et que tout est interconnecté, la collaboration avec d’autres formes d’intelligence peut être très épanouissante. Je me réjouis déjà de visiter la galaxie à bord d’un vaisseau conscient avec lequel j’entretiendrai une profonde amitié. 

Nos systèmes de pensée nous conduisent droit dans le mur. Nos technologies nous aident  simplement à atteindre nos objectifs plus efficacement et plus rapidement… 

Ce dont nous avons besoin aujourd'hui, ça n’est pas de nouveaux gadgets intelligents.  Il nous faut surtout suffisamment d’intelligence pour mettre à jour notre responsabilité individuelle.

Alain-Yan

 

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